La figure de Maryam, pure et élue de Dieu

Dans un monde marqué par des différences religieuses, certaines figures spirituelles traversent les traditions et rassemblent les croyants. Marie, mère de Jésus, est l’une de ces personnalités universelles. Appelée Maryam en arabe, elle est la seule femme nommée dans le Coran — et la seule à avoir une sourate entière portant son nom : la sourate 19, Maryam. Dans l’islam comme dans le christianisme, elle est un modèle de foi, de pureté et de soumission à Dieu.

Dans le Coran, Maryam (Marie) est l’une des femmes les plus honorées. Elle est la seule femme à donner son nom à une sourate entière : la sourate 19, Maryam. Présentée comme pieuse, chaste et choisie par Dieu au-dessus de toutes les femmes (Sourate 3, verset 42), elle incarne la foi, l’obéissance et la pureté.

Le Coran relate la naissance miraculeuse de Jésus (ʿIssa) sans père, annoncée par l’ange Jibril (Gabriel). Maryam s’isole, endure douleurs et accusations, mais Dieu la soutient. Jésus parle dès le berceau pour défendre sa mère, soulignant ainsi son innocence et la puissance divine.

Une femme élue entre toutes (Coran 3:42)

Dans le Coran, Maryam est désignée comme une femme exceptionnelle, choisie par Dieu parmi toutes les autres :

« Ô Maryam ! Certes Allah t’a élue, t’a purifiée, et t’a élue au-dessus des femmes des mondes. »
(Coran, Sourate 3, verset 42)

Ce verset fait écho à la tradition chrétienne, notamment dans l’Évangile selon Luc, où l’ange Gabriel salue Marie comme « pleine de grâce » (Luc 1:28). Dans les deux traditions, elle est honorée non pour sa position sociale, mais pour sa piété et sa soumission à la volonté divine.


Naissance miraculeuse de Jésus : une annonce angélique commune

L’annonciation de la naissance de Jésus est un épisode clé partagé par le Coran et les Évangiles. Dans les deux récits, c’est l’ange Gabriel qui transmet à Marie la nouvelle d’une naissance extraordinaire, bien que vierge :

« Je suis en fait un Messager de ton Seigneur pour te faire don d’un fils pur. »
(Coran, 19:19)

Et Maryam, stupéfaite, répond :

« Comment aurais-je un fils, alors qu’aucun homme ne m’a jamais touchée ? »
(Coran, 19:20)

Cette question est également présente dans l’Évangile :

« Comment cela se fera-t-il, puisque je suis vierge ? »
(Luc 1:34)

Dans les deux traditions, la réponse affirme que Dieu peut créer sans intervention humaine, à l’image de la création d’Adam dans le Coran (3:59). Ainsi, la naissance de Jésus est présentée comme un signe de Dieu.


Une figure de foi dans l’épreuve

Maryam traverse des épreuves profondes. Dans le Coran, elle s’isole dans le désert pour accoucher, souffrant à la fois physiquement et psychologiquement :

« Les douleurs de l’enfantement l’amenèrent au tronc du palmier, et elle dit : “Malheur à moi ! Que je fusse morte avant cet instant et totalement oubliée !” »
(Coran, 19:23)

Mais Dieu la soutient miraculeusement : une source jaillit à ses pieds, et un palmier se penche pour lui offrir des dattes (19:24-26). C’est un épisode propre au Coran, mais qui souligne, comme dans la tradition chrétienne, le rôle de Marie comme femme éprouvée mais secourue par la grâce.


Jésus parle au berceau : la défense de sa mère

Dans le Coran, lorsque Maryam revient auprès de son peuple avec son enfant, elle garde le silence, sur ordre divin. Face aux accusations d’impureté, c’est l’enfant lui-même qui parle :

« Je suis vraiment le serviteur d’Allah. Il m’a donné le Livre et m’a fait prophète. »
(Coran, 19:30)

Ce miracle, absent des Évangiles, souligne dans l’islam l’innocence totale de Maryam, défendue par son propre fils dès le berceau. Cette scène symbolise la justice divine et la vérité éclatante face au jugement humain.


Marie, mère spirituelle des croyants

Dans les deux traditions, Maryam/Marie n’est pas seulement une mère biologique : elle est un modèle spirituel. Elle incarne la foi sans compromis, l’acceptation du mystère, et la disponibilité à Dieu, même dans l’incertitude. Pour les chrétiens, elle est la mère du Christ, et pour les musulmans, la mère d’un prophète majeur, Jésus (ʿIssa), mais non divin.

Le Coran insiste sur sa pureté et sa véracité :

« Et [rappelle-toi] Maryam, la fille de ‘Imrân, qui avait préservé sa chasteté ; Nous y insufflâmes alors de Notre esprit. Elle a cru aux paroles de son Seigneur ainsi qu’à Ses Écritures, et elle fut du nombre des dévots. »
(Coran, 66:12)